Un bonnet pour mes neuronnes.
En ce moment, je ne fous pas grand-chose. Intellectuellement, il faut être honnête, je fais le boulot d’un chimpanzé. Un chimpanzé qui saurait lire, oui, rhoo, ça va, hein …
Du coup, je dois maintenir un minimum d’activité pour éviter à mes neuronnes de tous se liquéfier d’ennui. & les sodukus et autres mots fléchés, ça va bien un temps mais pfff ….
Je lis aussi mais putain, que mes journées sont longues.
Ajoutons à ça que depuis le début de l’hiver, le chauffage de mon bureau est en panne et que tous les matins, il fait entre 10 et 15 degrés …
Il me fallait donc un challenge qui me tienne chaud. A la tête.
Bref, un bonnet.
J’avais reperé ce modèle gratos avec pleeeeeiiiiinnnn de torsades il y a déjà un peu. Mais je n’avais jamais osé car … je ne porte pas de bonnet.
Je suis « team chignon » été comme hiver et du coup, le bonnet, je le sentais pas bien. Ou alors, il aurait fallu que je détache mon chignon. Juste impensable.
Et en fait, oui, ça déforme un peu le dos du bonnet, oui, ça tire un chouille sur les mailles … Mais ça ne se voit pas tant que ça !
Et surtout, ça tient bien chaud à la tête !!! Surtout le matin au bureau ET le vendredi soir en sortant de la chorale !!! /* D’où le jeu de mot bien pourri sur Ravelry : Chorale Reef, suis-je drôle !!! */
Pour ce qui est du modèle : il s’agit du bonnet Coral Reef, modèle gratos. Il est réalisé en laine Giliatt coloris fusain, j’ai eu un mal fou avec le montage tubulaire des mailles pour le commencer, j’ai recommencé trois fois, j’ai appris des choses … A ne pas m’enerver d’abord …
Après, les 10 centimètres de côtes 1*1 m’ont bien appris la patience … Mais dans la foulée, les torsades … quelle joie !
Il a été fini en moins d’une semaine, je suis partie du taff un soir avec lui sur la tête et les compliments de ma collègue, l’année commençait bien !
Bon, j’ai quand même trouvé le moyen de faire une grosse bourde dans mes cotes et à avoir la flemme de les défaire … Tant pis, c’est caché par le repli !
Donc j’ai maintenant un joli bonnet avec moins d’une pelote de laine et j’ai chaud à la tête le matin au taff !!!
Voilà. Et maintenant, c’est à tout fait LOGIQUEMENT que je vais vous parler de mes motivations couture à la fin d’un article TRICOT.
Pourquoi je couds ?
Je commence par une petite anecdote parce qu’elle m’est encore arrivée ce week-end.
Je couds. Comme en fait énormément de gens.
« OOoh tu couds !!! C’est super, regarde, moi aussi ! J’ai fait un sac ce week-end !!! »
Voilà. Avant je répondais : « Oui, oui, je couds. » et je passais à autre chose.
Depuis peu, je réponds : « Oui, je couds. Je couds 90% des habits de cette maison. & quasiment tous les accessoires. & des cadeaux aussi. Aah je tricote aussi. »
& du coup, je peux discuter de mes motivations, de mes besoins … Ou alors, c’est l’Autre qui change de sujet, hin hin hin.
Du coup, oui, je couds … Mais pourquoi ?
Pour me fringuer. Pour moi, coudre, ce n’est pas un loisir. C’est une obligation. C’est ça ou aller nue. /* Ou passer par une couturière qui fera du sur mesure. TOUT sur mesure ! De la culotte au tiche, mon portemonnaie va souffrir ! */
Mais oui, coudre quand tu trouves d’autres sources d’approvisionnement pour te vêtir, je peux comprendre que cela soit un loisir mais moi, dont la taille est hors standard pour tout /* Hauteur ET largeur */, trouver une fringue à ma taille dans un magasin relève du challenge de haut niveau. Des fois, au rayon Homme … Mais si vous saviez à quel point les rayons Jupes / robes / petits hauts affriolants sont tristes rayon Homme. Ils sont tristes parce que désespérément vides. Je trouve d’ailleurs que les mecs ne se plaignent pas assez sur ce coup-là !!!
Je couds aussi pour fringuer mes filles. Parce que oui, je trouve des fringues à leur taille dans les magasins. Je trouve aussi des fringues à leur hauteur. Par contre, la combo taille ok ET longueur ok, c’est visiblement trop demander. & comme je n’ai pas envie non plus qu’elles aillent nues, je couds pour elles.
Coudre, c’est se rendre compte qu’on peut vivre avec 4 pantalons. Parce que coudre un pantalon, c’est long. Tu vas dans un magasin, t’en achètes UN ou DEUX ou QUINZE ou 42, c’est presque pareil en temps. Coudre UN ou DEUX ou QUINZE ou 42 pantalons, c’est pas pareil. C’est une évidence ce que je dis, mais au quotidien, à moins d’être enchaînée à sa machine, c’est pas faisable. /* Excusez-moi, j’ai une vie à côté de ma mac. & un loisir : le tricot !!! */
Coudre, c’est aussi choisir la personne que tu vas exploiter. /* Oui, le mot est fort mais il est vrai. Les magasins de fringues épuisent des femmes (en majorité) et des enfants sans les payer. Ou alors, une misère. & ça, c’est juste inacceptable, on est bien d’accord. Donc quand tu peux faire autrement, faut pas hésiter. Tout le monde ne peut pas faire autrement, ce n’est pas le débat. Moi, je peux et ne pas le faire, c’est ne plus pouvoir me regarder en face. Non, quand MES gosses épinglent des trucs, je ne me sens pas coupable. */
Coudre, c’est être droite dans mes bottes à talons. Être féministe et dévaliser les magasins de fringues est incompatible selon moi. /* Rapport à l’exploitation des femmes, deux fois moins payées qu’un mec de l’heure par exemple. */
Coudre, c’est abandonner les diktats de la prétendue mode. Non, le jaune, ça ne va pas à tout le monde. Non, les tops courts non plus. Ou la mini-jupe, le manteau over size, la taille 34, la culotte de mémé, le bustier pigeonnant, le pantalon de golf et j’en passe et des meilleurs ! On a pas toutes les seins et la taille à la même hauteur, on est pas calibré, on est des corps vivants ! Deux bras, deux jambes, une tête mais avec plein de variations dans les mesures ! Donc, tout le monde ne rentrera pas dans cette robe. Oui, ça arrive, UNE robe qui tombe parfaitement sur UNE personne. Mais si elle ne tombera jamais parfaitement sur 10. /* Ok, sauf dix jumeaux. 10 jumelles mêmes. Bref, le truc impossible. */
Pis moi j’aime le noir, le gris et les motifs improbables alors vous m’imaginez dans un magasin de fringues ?
Coudre, c’est aussi respecter la planète. Des tissus plus respectueux de l’environnement, moins d’habits, des armoires moins pleines … less is more.
/* & oui, on les lave plus souvent. Ça consomme de l’eau, ouais. Mais la fille qui a 32 pantalons, elle consomme autant d’eau normalement. & oui, ça s’use plus vite. Je couds pour des filles qui grandissent. Je vais pas leur acheter 32 pantalons qu’elles vont mettre 3 fois pour pas les user. */
Coudre, c’est aussi faire plaisir avec un cadeau fait main, sur lequel on a passé du temps. Un cadeau original, un cadeau personnalisé. & moi, j’aime assez faire plaisir aux gens. /* Pas tous, hein, y en a qui peuvent se brosser, Martine. */
& du coup, pourquoi je blogue ?
Soyons honnêtes, ok, je prends des photos et oui, je les retouche un peu. Mais on est trèèèèès loin de la superbe photo classe, soignée, avec une super lumière qu’on dirait prise par un pro. Non, moi je fais de la bonne vieille photo pourrie. C’est limite ma marque de fabrique en plus. Donc, c’est clairement pas pour mes talents en photo que je blogue. /* D’ailleurs, je vous laisse vous infuser tous mes blablas sans jolies photos. Sans photos tout court, ok. */
Ce n’est pas non plus pour tous les détails techniques hyper compliqués dont je peux vous abreuver. On va dire que j’essaie de finir mes fringues du mieux possible mais le concept du vêtement beau sur l’envers reste un concept pour moi. Ok, y a pas de fils qui dépassent et c’est solide ? C’est bon. Je suis une fille simple, je fais des choses simples. J’ai pas envie d’y passer trouze mille heures. Donc c’est pas pour ça que je blogue.
C’est un peu parce que j’ai peu de copains qui cousent. /* Oui, copains. J’ai dans mon entourage un homme qui fait de la couture. Pas que des minettes. Donc je respecte la langue française. Pour un seul mec, tout le groupe devient masculin. Copains. */ Du coup, s’extasier sur une couture gansée, un passepoil, un jersey à motif ou tout simplement aller traîner dans le magasin de tissu à côté, c’est pas tous les jours. Alors que sur Internet, c’est la fête à la couture tout le temps ! Mais c’est pas pour ça que je blogue. /* Non, ça, c’est pourquoi je lis des blogs !!! */
C’est aussi un peu parce que j’aime écrire. & que c’est une occupation saine même si j’écris des conneries. Mais c’est pas pour ça que je blogue.
Non, la vraie raison et la seule, c’est parce que j’aime m’écouter parler. & ouais, c’est aussi simple que ça !
Sur ces bonnes paroles et si vous êtes arrivées jusque-là, je vous remercie et vous dis « A la revoyure, les gars !!! »
Oooh ce pull !!! On en parle de ce pull ?